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Page:Claude Boyer - Porus ou la Générosité d’Alexandre, 1648.djvu/51

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Le délai d’un moment redouble mon offense ;
Et tu veux d’une nuit reculer ma vengeance.
Ce conseil me nuirait, plus que mon désespoir :
Aussi pour arracher Argire à son pouvoir
Sans en plus consulter que ma fureur extrême,
Je cours perdre Alexandre, et l’ingrate et moi-même.
Enfin pour amoindrir l’excès de mon malheur
Je veux tout accorder à ma forte douleur.


Scène II.

ARGIRE, PORUS, ARSACIDE, ORAXÈNE.
ARGIRE.

Ne lui refuse rien, fais ce qu’elle t’inspire ;
La cruelle qu’elle est a soif du sang d’Argire ;
Je viens pour te l’offrir, Seigneur, que tardes-tu
Déjà de cette main je l’aurais répandu ;
Si ne te pouvant montrer mon innocence,
Je ne t’avais voulu réserver ta vengeance.

PORUS.

Va mon honneur la veut devoir à mes efforts ;
Et non pas à l’effet de tes lâches remords ;
Si tu veux m’obliger, songe à te mieux défendre
Appelle à ton secours la valeur d’Alexandre,