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Page:Claude Boyer - Porus ou la Générosité d’Alexandre, 1648.djvu/52

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Je la veux égorger à ses yeux dans ses bras ;
Et sa mort autrement ne me vengerait pas.

ARGIRE.

Ah ! Porus est-ce ainsi que ton amour m’offense ?
Vengez Dieux immortels, vengez mon innocence,
Mais où m’emporte ici mon premier mouvement ?
Dieux ne la vengez pas sauvez-la seulement.
Mon âme au désespoir vous demandait un crime :
C’est mon Roi qui l’offense et mon Roi qui l’opprime :
Conservez-la grands Dieux, et soyez son appui ;
Ce serait m’accabler, que la venger sur lui.
Que t’ai-je fait cruel, pour être ainsi traitée ?

PORUS.

De quels divers transports mon âme est agitée :
Fuyons.

ARGIRE.

N’espère pas d’échapper à mes pleurs ;
Il faut ici finir ma vie, ou mes malheurs ;
J’y veux vivre innocente ou mourir en coupable,
Ta haine ou ton amour me sera favorable,
Je t’aimerai toujours dans l’un et l’autre sort.
Détrompé d’un faux crime, ou vengé par ma mort.

PORUS.

Dieux pourquoi fallait-il qu’elle fut infidèle !