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Page:Claude Boyer - Porus ou la Générosité d’Alexandre, 1648.djvu/59

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Donne au moins un moment à voir couler mes pleurs ;
Je n’en espère pas d’adoucir mes malheurs ;
Ni de mon mauvais sort changer l’ordre barbare ;
Puisque tu l’as voulu, mon esprit s’y prépare ;
Et je ne veux jouir du plaisir de te voir
Que pour en redoubler mon juste désespoir ;
Triste et funeste effet d’une chère présence
Oui je sens à tes yeux croître sa violence
Par le poids des malheurs à mon esprit offerts
Quand je vois de quel prix est le bien que je perds.

ORAXENE.

Arsacide.

ARSACIDE.

Il est tel que quelque tyrannie
Qu’exerce sur mon cour ta puissance infinie,
Je ne puis résister au juste mouvement
Qui me fait révolter contre ton changement.
Je sens tous mes transports céder à cette envie ;
Pour m’ôter ma Princesse, il faut m’ôter la vie,
Et dans mon désespoir je me sens assez fort
Pour garder ma Princesse et détourner ma mort.
Oui rival tu sauras qu’on n’acquiert Oraxène
Qu’après de grands travaux qu’avec beaucoup de peine ;
Qu’il reste, après avoir triomphé de son cour,
Un ennemi plus fort que sa molle rigueur.