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vii

Les quelques recommandations qui vont suivre s’adressent aux interprètes, virtuoses ou non, que pourrait embarrasser la nouveauté d’un art non encore enseigné. Elles auront pour excuse leur brièveté.

La première condition, pour jouer une telle musique, c’est de ne pas la juger difficile. À tous ceux qui n’y reconnaîtront que dissonances, ou chercheront en vain la mélodie si manifeste pour d’autres, il faut conseiller de poursuivre leurs méditations jusqu’au moment où la grâce les touchera, ou bien de renoncer et s’abstenir.

Quand on aura senti ce qui s’y trouve, il ne faudra pas s’évertuer à y mettre ce qui n’y est pas, et en particulier des « effets » La qualité qui importe le plus, c’est l’unité du ton. Tout ce qui la trouble, ports de voix, suspensions du rythme, ralentissements ou accélérations arbitraires, n’est pas seulement inutile, mais funeste. Mieux vaudrait encore se tromper du tout au tout sur le caractère, jouer par exemple les Pagodes avec enjouement, ou la Soirée dans Grenade