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siècle sont des civilisés. Nous, des barbares. »
La voix douce du lieutenant-gouverneur conclut :
— « Tant mieux pour nous. »
Mme Abel, au courant de la vie saïgonnaise, et point sotte quoique bonne, murmure à son tour :
— « Oui ; il n’est peut-être pas bon de retarder ni d’avancer sur son temps… »
Au fond du salon, rivée contre la muraille est une plaque de bronze. L’amiral d’Orvilliers est allé s’adosser auprès.
— « Je n’y entends rien, dit-il. Cependant, voici un barbare qui me plaît mieux que vos civilisés. »
Il lit l’inscription gravée sur la plaque :
†
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à la mémoire
du Vice-Amiral COURBET
commandant en chef l’escadre de l’extrême-orient
ici fut déposée pour être rendue à la france en deuil
la dépouille mortelle de l’illustre marin
du Vice-Amiral COURBET
commandant en chef l’escadre de l’extrême-orient
ici fut déposée pour être rendue à la france en deuil
la dépouille mortelle de l’illustre marin
Thiuan-an, Son-Tay, Foutchéou, Kelung, Sheïpoo, Pescadores
1883-1884-1885
Mlle Sylva se lève et s’approche de l’épitaphe. Elle relit tout bas, puis interroge avec une sorte de re-