Page:Claude Farrère - Les civilisés, 1905.djvu/130

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Fierce se retourna pour sourire. — « J’en suis honteux. »

Il était on ne peut plus calme.

— « Vous voyez, murmura Torral, que ce n’est pas un masque. »

Le dernier pot était ouvert.

— « Cinquante piastres, dit Abel.

— Cent, dit Fierce.

— Oui, cent.

— Deux cents, » dit Ariette.

Tout le monde tint. On alla aux cartes.

— « Trois cartes.

— Une.

— Trois.

— Servi, » dit l’avocat.

Il avait longuement filé son jeu. Malais, curieux, le dévisageait. Mais Ariette, les yeux fermés, semblait une caricature fidèle, quoique laide, du mystère.

— « C’est du bluff ? chuchota Torral, intéressé malgré son dédain.

— Je ne crois pas, » souffla le banquier.

Fierce vérifia sa dernière carte et passa parole. Schmidt ouvrit. Abel relança.

— « Deux cents piastres de mieux, » dit Ariette d’une voix absolument incolore.

Fierce poussa des billets.

— « Deux cents, et quatre cents. »

Abel et Schmidt abandonnèrent, l’un en souriant, l’autre en soupirant.