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distinguées d’en fonder dans leurs paroisses, à quoy elles se rendirent en connoissant l’utilité.

Il inspira dans le mesme temps à trois ou quatre bons ecclésiastisques de commencer une communauté en la parroisse S. Jacques et d’y faire des conférences. La maison fut achetée à ce dessein et tout fut disposé mais ce projet ne fut pas exécuté.

L’année suivante il entreprit de faire faire des conférences en la parroisse de S. Hilaire de laditte ville. Comme on nestoit pas dans cet exercice, il les commença. Il se forma par après une petite communauté dans laditte parroisse composée de trois ou quatre prestres qui voulurent bien s’unir pour l’entretenir. Les sieurs Augier et Callou les continuèrent avec bien du zèle jusques à l’arrivée du cardinal Barberin, archevesque de Reims qui les transféra à l’archevêché.[1] Depuis, elles se firent chez le sieur Roland, Théologal de Reims, neveu de Matthieu Beuvelet, régulièrement deux fois la semaine [p. 685] dans la communauté qu’il avait formée et qui se trouva composée de nombre d’ecclésiastiques, et qui fut comme le berceau de ce fameux séminaire que monsieur l’archevesque fonda et établit sous la direction dudit sieur Callou,[2] ce digne missionnaire qui a tant fait d’honneur à la ville et au diocèse de Reims et qui regardoit le livre des Méditations du sieur Beuvelet comme le livre propre des ecclésiastiques. Il en recommandoit la lecture à tous ceux qui s’addressoient à luy.[3] Il déclaroit que c’étoit là, comme dans une eau pure, qu’il prenoit le sujet de ses prédications et de ses conférences. Le cardinal de

  1. Antoine Barberini, Préfet de la Propagande, et, à ce titre, entièrement dévoué à l’oeuvre des Missions étrangères entreprise à Paris par les Bons amis du Jésuite Jean Bagot et des missionnaires Pallu et Vincent de Meur, était le neveu du Pape Urbain VIII. Nommé cardinal dès sa vingt-septième année, il fut désigné comme archevêque de Reims le 27 juin 1657 mais Alexandre VII refusa de lui conférer les bulles indispensables. N’empêche, Je cardinal vint à Reims le premier septembre 1657, « incognito […] en habit d’home privé et non en ecclésiastique, habillé de noir, non en cardinal ». Pourtant le Chapitre « luy a rendu civilité et les corps de la ville, sans cérémonie pourtant mais come à ung archevesque désigné ». Les relations France-Rome s’étant améliorées, Clément IX signa les bulles du cardinal-archevêque en 1667 et celui-ci fut reçu à Reims, suivant ses intentions, sans « aucune solennité ». C’était peu après le 13 décembre. Cf. Mémoires de Oudard Coquault, édités par Ch. Loriquet, Reims, 1875, t. II, pp. 454, 457, 523, 526. Sur son rôle de promoteur des missions, bonne mise au point par l’archiviste du Séminaire des Missions étrangères ; Jean Guennou, Les missions étrangères, Paris, éd. St-Paul, 1963.
  2. Détails en Mémoires du clergé, t. II, col. 633-638 : Décret d’union du petit séminaire établi à Rheims en 1567 par feu monseigneur le cardinal de Lorraine, avec le grand séminaire établi en ladite ville par M. Charles-Maurice Le Tellier, archevêque, en 1676, du 10e 1680. Après avoir doté convenablement le séminaire l’archevêque précise : « Après avoir invoqué le saint nom de Dieu, nous avons uni et unissons le petit séminaire […] avec celui que nous avons établi en conséquence des lettres patentes par nous obtenues de Sa Majesté en date du mois de juin 1676 pour être lesdits deux séminaires présentement gouvernés par maître Jacques Callou, prêtre de notre diocèse et chanoine de notre église métropolitaine, supérieur par nous commis pour le temps qu’il nous plaira ». Les bâtiments utilisés furent désormais situés près du collège de l’Université de Reims dit Collège des Bons-Enfants.
  3. L’influence de Beuvelet, par ses œuvres, sur saint J.B. de La Salle est explicitée en Poutet, t. I, p. 203-210, Les exigences sacerdotales de Mathieu Beuvelet.