décantent à l’intérieur de la porte. Leurs chaussures sont restées à terre devant eux, et sans pieds détachés, impondérables, ils siègent sur leur propre pensée. Ils ne font pas un mouvement ; leur bouche, leurs yeux fermés n’apparaissent plus que comme des plis et des mèches de rides dans la chair macérée de leurs visages, pareils à la cicatrice de l’ombilic. La conscience de leur inertie suffit à la digestion de leur intelligence. Sous une niche, dans le milieu de la salle, je distingue les membres luisants d’un autre Bouddha. Une confuse assistance d’idoles est rangée le long des murs, dans l’obscurité.
Me retournant, je vois le temple central par derrière. Au haut du mur d’accul, un tympan polychrome représente quelque légende parmi les oliviers. Je rentre. Le derrière du reposoir où les colosses sont exposés est une grande sculpture peinte : l’Amitofou monte au ciel au milieu des flammes et des démons. Le soleil latéral, passant par les ouvertures treillissées qu’on a ménagées au haut de la paroi, balaie de ses rayons horizontaux la caisse sombre de la salle.
Les bonzes continuent la cérémonie. Agenouillés maintenant devant les colosses, ils psalmodient un chant dont le coryphée, debout devant une cloche à forme de tonne, mène le train scandé de batteries de tambour et de coups