Page:Claudel - Le Pain dur, 1918.djvu/136

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Je ne sais pas m’habiller. Je n’ai aucun des arts, de la femme. J’ai toujours vécu comme un garçon. Rien que des hommes autour de moi. Regarde comme tout tient sur moi. C’est foutu on ne sait comment.
LOUIS — C’est bien ainsi.
LUMÎR — Cependant, je ne suis tout de même pas si mal. J’aurais voulu une fois que tu me voies avec une belle toilette. Une toilette toute rouge.
LOUIS — Je t’aime comme tu es, moj kotku !
LUMIR — Bon, il y a mille femmes comme moi, ce n’est pas la peine de vivre.
LOUIS — Il n’y en a qu’une seule pour moi.
LUMÎR — C’est vrai qu’il n’y en a qu’une seule pour toi ? Ah, je sais que c’est vrai ! Ah, dis ce que tu veux ! Il y a tout de même en toi maintenant quelque chose qui me comprend et qui est mon frère !