Page:Claudel - Le Pain dur, 1918.djvu/164

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LE PAIN DUR LOUIS — Qu’est-ce que vous m’en donnez ? ALI — Trois francs le kilo. C’est le prix courant. Vous n’en trouverez pas plus autre part. LOUIS — Mais c’est du bronze ancien ! Regardez ! (Il raye le bras du Crucifix avec la clef) Ils ne savaient pas raffiner les métaux. Dans ces vieux bronzes, on trouve de tout, même de l’or et de l’argent. ALI — Je vous en donne trois francs. LOUIS — Donnez-m’en cinq. ALI — Allons, je vous en donne quatre, mais c’est trop cher. Ce n’est plus du commerce, c’est de la fantaisie. Quatre francs ! Oui, c’est une mauvaise action que vous me faites faire. LOUIS — Eh bien, j’accepte quatre francs, et si vous me débarrassez de cette horreur, J’estime que je serai encore celui qui gagne et non pas celui qui perd. FIN Hambourg, Octobre 1913. Bordeaux, Octobre 1914.

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