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Page:Claudel - Le Pain dur, 1918.djvu/27

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Sichel

C’est bien de me traiter ainsi en amie.

Vous êtes jeune, mais raisonnable. Vous ne ferez qu’un mariage raisonnable.

Je ne vous aurais pas crue si attachée à l’argent.

Lumîr

Cet argent n’est pas à moi.

Sichel

Je vois. C’est une pauvre petite caisse révolutionnaire.

C’est avec ça qu’on va refaire la Pologne et racheter au musée de Dresde le sabre de Sobieski.

Lumîr

Non point cette Pologne, Mademoiselle Habenichts, une autre.

Sichel

Quelle ?

Lumîr, baissant les yeux.

Une nouvelle Pologne.

Sichel

Où cela ?

Lumîr

Au delà d’ici. De ceux-là faite qui sont morts pour elle.

Sichel

Sans espérance.

Lumîr

Morts sans aucune espérance.

(Silence).