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claudine à l’école

« Non, parce que je vois bien que vous… que tu ne fais pas ça méchamment, par brutalité… enfin que c’est quelque chose comme des farces, pas pour de vrai ; c’est comme quand tu m’appelles « cruche » je sais que c’est pour rire. Au contraire, j’aime bien avoir un peu peur, quand il n’y a pas de danger du tout.

Tralala ! Pareilles toutes deux ces petites Lanthenay, lâches, naturellement perverses, égoïstes et si dénuées de tout sens moral, que c’en est amusant à regarder. C’est égal, celle-ci déteste sa sœur, et je crois que je pourrai lui extirper une foule de révélations sur Aimée, en m’occupant d’elle, en la gavant de bonbons, et en la battant.

— Tu as fini ton devoir ?

— Oui, j’ai fini… mais je ne savais pas tout, j’aurai bien sûr une note pas fameuse.

— Donne ton cahier.

Je lis son devoir, très quelconque, et je lui dicte des choses oubliées ; je lui retape un peu ses phrases ; elle baigne dans la joie et la surprise, et me considère sournoisement, avec des yeux étonnés et ravis.

— Là, tu vois, c’est mieux comme ça… Dis donc, les garçons pensionnaires ont leur dortoir en face du vôtre ?

Ses yeux s’allument de malice :

— Oui, et le soir ils vont se coucher à la même heure que nous, exprès, et tu sais qu’il n’y a pas de volets aux fenêtres : alors les garçons cher-