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Page:Claudine a l'Ecole.pdf/201

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claudine à l’école

ferait honte de sentir mes jambes toutes nues sous ma robe !

La petite Luce exhibe de la peau, timidement, de la peau blanche et douce à émerveiller ; et la grande Anaïs envie cette blancheur au point de lui faire aux bras des piqûres d’aiguilles, les jours de couture.

Adieu le repos ! L’approche des examens, l’honneur qui doit rejaillir sur la belle école neuve de nos succès possibles ont enfin tiré nos institutrices de leur doux isolement. Elles nous enferment, nous, les six candidates, elles nous obsèdent de redites, nous forcent à entendre, à retenir, à comprendre même, nous font venir une heure avant les autres et partir une heure après ! — Presque toutes, nous devenons pâles, fatiguées et bêtes ; il y en a qui perdent l’appétit et le sommeil à force de travail et de souci ; moi, je suis restée à peu près fraîche, parce que je ne me tourmente pas beaucoup, et que j’ai la peau mate ; la petite Luce Lanthenay aussi, qui possède comme sa sœur Aimée, un de ces heureux teints blancs et roses inattaquables…

Nous savons que Mlle Sergent nous conduira toutes ensemble au chef-lieu, nous logera avec elle à l’hôtel, se chargera de toutes les dépenses et qu’on réglera les comptes au retour. Sans ce maudit examen, ce petit voyage nous enchanterait.

Ces derniers jours sont déplorables. Institutri-