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claudine à l’école

l’épreuve d’écriture, et s’en va mouler au tableau noir, d’une « belle main », quatre vers :

Tu t’en souviens, Cinna, tant d’heur et tant de gloire,
Etc. etc…

— Vous êtes priées, Mesdemoiselles, d’exécuter une ligne de grosse cursive, une de moyenne cursive, une de fine cursive ; une de grosse ronde, une de moyenne ronde, une de ronde fine ; une de grosse bâtarde, une de moyenne et une de fine. Vous avez une heure.

C’est un repos, cette heure-là. Un exercice pas fatigant, et on n’est pas très exigeant pour l’écriture. La ronde et la bâtarde, ça me va, car c’est du dessin, presque ; mais ma cursive est détestable ; mes lettres bouclées et mes majuscules arrivent difficilement à garder le nombre exigé de « corps » et de « demi-corps » d’écriture, tant pis ! Il fait faim quand on atteint le bout de l’heure !

Nous nous envolons de cette salle attristante et moisie pour retrouver, dans la cour, nos institutrices, inquiètes, groupées dans l’ombre qui n’est pas même fraîche. Tout de suite des flots de paroles jaillissent, des questions, des plaintes : « Ça a bien marché ? Quel sujet de dictée ? Vous rappelez-vous les phrases difficiles ? »

« — C’était ceci — cela — j’ai mis « indication » au singulier — moi au pluriel — le participe était invariable, n’est-ce pas, Mademoiselle ? —