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claudine à l’école

Je voulais corriger, et puis je l’ai laissé — une dictée si difficile ! — Il est midi passé et l’hôtel est loin… »

Je bâille d’inanition. Mlle Sergent nous emmène à un restaurant proche, notre hôtel étant trop loin pour y aller jusque-là sous cette lourde chaleur. Marie Belhomme pleure et ne mange pas, désolée de trois fautes qu’elle a commises (et chaque faute diminue de deux points !) Je raconte à la Directrice — qui ne paraît plus songer à mon escapade d’hier — nos moyens de communiquer ; elle en rit, contente, et nous recommande seulement de ne pas commettre trop d’imprudences. En temps d’examen, elle nous pousse aux pires tricheries ; tout pour l’honneur de l’École !

En attendant l’heure de la composition française, nous sommeillons presque toutes sur nos chaises, accablées de chaleur. Mademoiselle lit les journaux illustrés, et se lève après un coup d’œil à l’horloge :

« Allons, petites, il faut partir. Tâchez de ne pas vous montrer trop bêtes tout à l’heure. Et vous, Claudine, si vous n’êtes pas notée 18 sur 20 pour la composition française, je vous jette dans la rivière. »

— J’y serais plus fraîchement, au moins !

Quelles tourtes, ces examinateurs ! L’esprit le plus obtus aurait compris que, par ce temps écrasant, nous composerions en français plus lucide-