— Tu m’éluges[1], crois-tu que j’aie retenu ces choses-là par cœur !
— Mais ton brouillon ?
— Je n’en ai pas fait ; seulement quelques phrases que j’ai mises sur leurs pattes avant de les écrire.
— Ma chère, ce que tu vas être grondée ! Moi j’ai rapporté mon brouillon pour le montrer à Mademoiselle.
Marie Belhomme aussi rapporte son brouillon, et Luce, et les autres ; et toutes, d’ailleurs ; ça se fait toujours.
Dans la cour encore tiède du soleil retiré, Mlle Sergent lit un roman, assise sur un petit mur bas : « Ah ! vous voilà enfin ! Vos brouillons, tout de suite, que je voie si vous n’avez pas pondu trop de bêtises. »
Elle les lit, et décrète ; celui d’Anaïs n’est « pas nul » paraît-il ; Luce « a de bonnes idées » (pardi, les miennes) « pas assez développées » ; Marie « a fait du délayage, comme toujours » ; les Jaubert, compositions « très présentables ».
— Votre brouillon, Claudine ?
— Je m’en ai pas fait.
— Ma petite fille, il faut que vous soyez folle ! Pas de brouillon un jour d’examen ! Je renonce à obtenir de vous quoi que ce soit de raisonnable. Enfin, est-il mauvais, votre devoir ?
- ↑ Tu m’ennuies.