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claudine à l’école

tion. On est déjà plus chez soi, on se faufile sans se cogner entre le banc et la table, on range devant soi les crayons, porte-plumes, gommes et grattoirs d’un air d’habitude ; c’est très bien porté d’ailleurs. Pour un peu, nous afficherions des manies.

Entrée des maîtres de nos destinées. Ils ont déjà perdu une partie de leur prestige : les moins timides les regardent paisiblement, d’un air de connaissance. Roubaud, qui arbore un pseudo-panama sous lequel il se croit très chic, s’impatiente, tout frétillant : « Allons, Mesdemoiselles, allons ! Nous sommes en retard, ce matin, il faut rattraper le temps perdu. » J’aime bien ça ! Tout à l’heure ce sera notre faute, s’ils n’ont pas pu se lever de bonne heure. Vite, vite, les feuilles jonchent les tables ; vite, nous cachetons le coin pour cacher notre nom ; vite, l’accéléré Roubaud rompt le sceau de la grande enveloppe jaune, timbrée de l’Inspection académique, et en retire l’énoncé redoutable des problèmes :

« Première question. — Un particulier a acheté de la rente 3 1/2 0/0 au cours de 94 fr. 60. etc. »

Puisse la grêle transpercer son pseudo-panama ! Les opérations de Bourse me navrent : il y a des courtages, des 1/800 0/0 que j’ai toujours toutes les peines du monde à ne pas oublier.

Deuxième question. — « La divisibilité par 9. » Vous avez une heure.

Ce n’est pas trop, ma foi. Heureusement, la divi-