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claudine à l’école

au plafond ses longues mains étroites « ses mains de sage-femme » dit la grande Anaïs. Brune et mate, des yeux noirs longs et humides, Marie ressemble, avec son nez sans malice, à un joli lièvre peureux. Ces quatre-là et moi, nous formons cette année la pléïade enviée, désormais au-dessus des « grandes » nous aspirons au brevet élémentaire.

Le reste, à nos yeux, c’est la lie, c’est le vil peuple ! Je présenterai quelques autres camarades au cours de ce journal, car c’est décidément un journal, ou presque, que je vais commencer.

Mme X, qui a reçu l’avis de son changement, en a pleuré, la pauvre femme, toute une journée, — et nous aussi — ce qui m’inspire une solide aversion contre sa remplaçante. En même temps que les démolisseurs de la vieille école paraissent dans les cours de récréation, arrive la nouvelle institutrice, Mlle Sergent, accompagnée de sa mère, grosse femme en bonnet, qui sert sa fille et l’admire, et qui me fait l’effet d’une paysanne finaude, connaissant le prix du beurre, mais pas méchante au fond. Mlle Sergent, elle, ne paraît rien moins que bonne, et j’augure mal de cette rousse bien faite, la taille et les hanches rondes, mais d’une laideur flagrante, la figure bouffie et toujours enflammée, le nez un peu camard, entre deux petits yeux noirs, enfoncés et soupçonneux. Elle occupe dans l’ancienne école une chambre qu’il n’est pas nécessaire de démolir tout de suite, et son adjointe de même, la