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claudine à l’école

duisant » Sous ce coup inattendu, Marie Belhomme perd la tête et se cache les yeux de sa main, Anaïs renouvelle de vains efforts pour rougir, et je ne peux pas m’empêcher d’onduler sur mes reins. La foule nous regarde et nous sourit, et Luce cligne vers moi.

« .... de la France et de la République ! »

Les applaudissements et les cris durent cinq minutes, violents à faire bzii dans les oreilles ; pendant qu’on se calme, la grande Anaïs me dit :

— Ma chère, tu vois Monmond ?

— Où donc ?… oui, je le vois. Eh ! bien, quoi ?

— Il regarde tout le temps la Joublin.

— Ça te donne des cors aux pieds ?

— Non, mais vrai ! Faut avoir de drôles de goûts ! Regarde-le donc ! Il la fait monter sur un banc, et il la soutient ! Je parie qu’il tâte si elle a les mollets fermes.

— Probable. Cette pauvre Jeannette, je ne sais pas si c’est l’arrivée du ministre qui lui donne tant d’émotion ! Elle est rouge comme tes rubans, et elle tressaille.

— Ma vieille, sais-tu à qui Rabastens fait la cour ?

— Non.

— Regarde-le, tu le sauras.

De vrai, le beau sous-maître considère obstinément quelqu’un… Et ce quelqu’un, c’est mon incorrigible Claire, vêtue de bleu pâle, dont les beaux