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Page:Claudine a l'Ecole.pdf/333

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claudine à l’école

sortir de la cour, sur la place où la cohue se des serre un peu. Toutes les petites filles blanches s’en vont, seules ou avec les mamans très fières qui les attendaient ; nous trois, aussi, nous allons nous séparer.

— Tu t’es amusée ? demande Anaïs.

— Sûr ! Ça s’est très bien passé, c’était joli !

— Eh ! bien moi, je trouve… Enfin je croyais que ce serait plus drôle… ça manquait un peu d’entrain, voilà !

— Tais-toi, tu me fais mal ! Je sais ce qui te manque, tu aurais voulu chanter quelque chose, toute seule sur l’estrade. La fête t’aurait tout de suite paru plus gaie.

— Va toujours, tu ne m’offenses pas ; on sait ce que ces compliments valent dans ta bouche !

— Moi, confesse Marie, jamais je ne me suis tant amusée. Oh ! ce qu’il a dit pour nous… Je ne savais plus où me musser !… À quelle heure revenons-nous ?

— À deux heures précises. Ça veut dire deux heures et demie ; tu comprends bien que le banquet ne sera pas fini avant. Adieu, à tout à l’heure.

À la maison, papa me demande avec intérêt :

— Il a bien parlé, Méline ?

— Méline ! Pourquoi pas Sully ? C’est Jean Du puy, voyons, papa !

— Oui, oui.

Mais il trouve sa fille jolie et se complaît à la regarder.