humiliée, et que je ne me livrerai qu’au quelqu’un que j’aimerai et que je connaîtrai tout à fait, des rêves qui ne se réaliseront jamais, quoi !
Mon grand valseur ne manque pas de me demander :
— Vous aimez la danse, Mademoiselle ?
— Non, Monsieur.
— Mais alors… pourquoi dansez-vous ?
— Parce que j’aime encore mieux ça que rien.
Deux tours en silence, et puis il reprend :
— Est-ce qu’on peut constater que vos deux compagnes vous servent admirablement de repoussoirs ?
— Oh ! mon Dieu, oui, on peut. Marie est pourtant assez gentille.
— Vous dites ?
— Je dis que celle en bleu n’est pas laide.
— Je… ne goûte pas beaucoup ce genre de beauté. Me permettez-vous de vous inviter dès maintenant pour la prochaine valse ?
— Je veux bien…
— Vous n’avez pas de carnet ?
— Ça ne fait rien ; je connais tout le monde ici, je n’oublierai pas.
Il me ramène à ma place et n’a pas plutôt tourné le dos qu’Anaïs me complimente par un « Ma chère ! » des plus pincés.
— Oui, c’est vrai qu’il est gentil, n’est-ce pas ? Et puis il est amusant à entendre parler, si tu savais !