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claudine à l’école

possède un solide accent de Marseille, ce gros Antonin !…

— Oui, mais il n’est pas trop laid… Voyons Claudine, travaillons donc, vous n’avez pas honte ? Lisez ça et traduisez.

Elle a beau s’indigner, le travail ne marche guère.

Je l’embrasse en lui disant au revoir.

Le lendemain, pendant la récréation, Anaïs était en train, pour m’abrutir, de danser devant moi une danse de possédée, tout en gardant sa figure fermée et froide, quand voici que Rabastens et Duplessis surgissent à la porte de la cour.

Comme nous sommes là, Marie Belhomme, la grande Anaïs et moi, ces messieurs saluent, et nous répondons avec une correction froide. Ils entrent dans la grande salle où Mesdemoiselles corrigent les cahiers, et nous les voyons causer et rire avec elles. Alors, je me découvre un besoin urgent et subit de prendre mon capuchon, resté sur mon pupitre, et je me précipite dans la classe, poussant la porte, comme si je n’avais jamais supposé que ces messieurs pussent s’y trouver ; puis je m’arrête, jouant la confusion, sur le seuil. Mlle Sergent ralentit ma course par un « Soyez plus calme, Claudine », à frapper une carafe, et je me retire à pas de chat ; mais j’ai eu le temps de voir que Mlle Aimée Lanthenay rit en bavardant avec Duplessis, et fait des grâces pour lui.