Aller au contenu

Page:Clausewitz - Théorie de la grande guerre, I.djvu/109

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
98
de la stratégie en général.

du pays envahi que le défenseur devient le plus fort et peut à son tour prendre la plus vigoureuse offensive, alors que son adversaire, à bout de forces et d’élan, a atteint le point extrême de pénétration qu’il ne peut plus désormais dépasser.

Par l’emploi qu’elle en a fait en 1813, la Prusse a montré qu’au moyen des milices on peut sextupler la force de l’armée, et que ces troupes auxiliaires ne se prêtent pas moins à l’offensive qu’à la défensive.

Chacun sait en un mot, aujourd’hui, que la participation à la guerre de toutes les forces vives d’une nation en augmente prodigieusement la puissance. On ne saurait donc douter que quel que soit d’ailleurs le mobile, soif de conquête ou nécessité de se défendre, qui les porte à la guerre, tous les gouvernements sans exception y auront recours à l’avenir.

Or on conçoit que des guerres dans lesquelles la totalité des forces nationales réciproques entrera ainsi en jeu ne pourront être conduites que par de tous autres principes que les anciennes guerres, où tout n’était calculé qu’en raison des rapports existants entre les armées permanentes, comme cela se pratique encore aujourd’hui pour les flottes dans les luttes maritimes.