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Page:Clausewitz - Théorie de la grande guerre, I.djvu/142

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chap. v. — significations diverses du combat.

ne ressortit qu’à l’action offensive. À vrai dire nous n’eussions pas dû la comprendre au nombre des destinations avouées du combat, car elle constitue une ruse et n’est jamais recherchée que sous l’apparence trompeuse de l’une des trois destinations précédemment indiquées, et plus particulièrement sous la forme de la seconde. Tout bien considéré, en effet, les reconnaissances dont le but est de se renseigner sur les conditions dans lesquelles se trouve l’adversaire, les alertes par lesquelles on cherche à le fatiguer et à le démoraliser, et les démonstrations destinées à l’attirer sur un point ou à le retenir sur un autre, ne réussissent qu’à la condition qu’on agisse comme si on voulait réellement attaquer, vaincre ou repousser l’ennemi.

Quant au combat défensif, il faut remarquer que la résistance à opposer sur un point peut être de deux sortes : absolue si d’une façon générale on ne veut pas céder le point, et relative s’il ne s’agit que d’y retenir l’ennemi pendant un certain temps. Le second cas se présente continuellement dans les combats d’avant-postes et d’arrière-gardes.

Il va de soi que la nature de ces diverses destinations exerce une influence capitale sur les dispositions du combat. Il est clair, par exemple, que l’on procédera différemment dans l’offensive pour déloger seulement l’ennemi d’un poste ou pour le battre formellement, et que dans la défensive on aura recours à d’autres moyens, selon qu’il s’agira de se maintenir sur un point attaqué ou de l’abandonner après une résistance suffisamment prolongée. Dans chacune des deux formes de l’action, la retraite dont on n’aura pas à se préoccuper dans la première hypothèse, jouera le rôle capital dans la seconde.

Ces considérations rentrent toutes dans la tactique, et nous ne les présentons ici que pour donner dès