Aller au contenu

Page:Clausewitz - Théorie de la grande guerre, I.djvu/174

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
163
ch. x. — bataille générale. — effets de la victoire.

queur. Nous ne pouvons encore, et ne devons d’ailleurs considérer la bataille générale qu’en elle-même ; nous conclurons donc en disant que les effets que nous venons de signaler ne manquent jamais ; que peu sensibles dans un combat de faible importance, ils s’accentuent avec la grandeur de l’engagement, et qu’enfin plus les troupes battues dans une bataille générale se rapprochent d’être la totalité des forces armées de l’adversaire, et plus loin portent et atteignent les effets de la victoire.

Cette influence de la victoire étant immanquable, on nous demandera sans doute si la théorie doit rechercher par quels moyens le vaincu peut le plus efficacement en atténuer les conséquences. Bien qu’il semble naturel de répondre affirmativement à cette question, nous nous garderons ici de suivre l’exemple de la plupart des théoriciens qui ne basent leurs raisonnements à ce propos, que sur des raisons où le pour et le contre se heurtent sans cesse.

L’effet produit est absolument inévitable et, fondé sur la nature des choses, il persiste alors même qu’on trouve plus ou moins le moyen de le combattre. C’est ainsi que soumis à l’action de la charge de poudre qui le projette hors du canon, un boulet lancé d’est en ouest n’en conserve pas moins en lui l’impulsion contraire qu’il doit au mouvement de rotation terrestre.

La guerre étant une activité de l’homme est tout entière basée sur la faiblesse humaine et dirigée contre elle.

Si donc il se présente que dans d’autres occasions nous ayons plus tard à étudier ce qu’il reste à faire après une bataille perdue ou à rechercher quels peuvent être les moyens dont on dispose encore dans les conjonctures les plus difficiles, alors même que parfois nous paraîtrions croire à la possibilité de reprendre le dessus,