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Page:Clausewitz - Théorie de la grande guerre, I.djvu/237

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les forces armées.

sur les obligations du système féodal envers l’État les troupes se recrutèrent au moyen d’hommes enrôlés et soldés.

On en serait peut-être alors revenu à une organisation militaire uniquement basée sur la cavalerie, si l’infanterie, par suite du perfectionnement considérable des armes à feu, n’avait déjà gagné une plus grande valeur, et ne s’était en quelque sorte maintenue par ce fait même dans sa supériorité numérique. Nous voyons, en effet, dans les armées de cette époque, le rapport de l’infanterie à la cavalerie osciller selon les circonstances entre l’égalité et le triple.

Depuis lors, et en raison du perfectionnement progressif des armes à feu, la cavalerie a constamment perdu de son importance. Ce résultat s’explique de lui-même, cependant il ne convient pas de l’attribuer uniquement à l’efficacité du feu et à la justesse du tir, mais bien aussi à la tactique nouvelle que ces deux effets ont amenée. À la bataille de Molwitz les Prussiens en étaient déjà arrivés à un degré d’habileté tel dans le tir, que depuis lors on n’a pu le dépasser. Cependant l’emploi de l’infanterie dans les terrains coupés et celui de l’arme à feu dans le combat en tirailleurs, ces deux importants perfectionnements des procédés de destruction, ne se sont produits que plus tard.

Notre opinion est donc que depuis cette époque l’importance seule de la cavalerie a beaucoup changé, tandis que sa proportion numérique est restée sensiblement la même dans la composition des armées. Cela paraîtra peut-être contradictoire et pourtant, dans le fait cela ne l’est point. Il est certain qu’au moyen âge les troupes à pied étaient très nombreuses dans les armées, mais cela n’était pas la conséquence d’une proportion fixe établie entre l’infanterie et la cavalerie. Les frais énormes que coûtent l’organisation et l’entretien