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les forces armées.

et de leur précision initiales. En outre, le fractionnement général comportant nécessairement un subdivisionnement secondaire, les ordres ont besoin d’un temps considérablement plus long pour arriver à l’exécution. Il résulte donc de ces considérations que le fractionnement en subdivisions sous-subdivisées elles-mêmes, constitue un mal nécessaire en imposant une échelle hiérarchique à la transmission des ordres. Mais abandonnons maintenant le point de vue philosophique auquel nous nous étions placé, et examinons un peu plus spécialement les côtés tactique et stratégique de la question. Alors qu’on imagine un corps de troupe destiné à agir isolément en présence de l’ennemi, on a peine, quelle qu’en puisse être d’ailleurs la force numérique, à se le représenter fractionné en moins de trois subdivisions principales : l’une, a, portée en avant, l’autre, c, maintenue en arrière en cas d’événements imprévus, et la troisième, b, formant le corps de bataille entre les deux premières :


a.
b.
c.


En effet, comme l’organisation permanente d’une armée doit, entre autres, être toujours basée sur la nécessité de l’indépendance constante des grands corps de troupe, le fractionnement de ces derniers ne doit jamais comporter moins de trois subdivisions principales. Pourtant il est facile de se rendre compte que ce mode même de partage en trois grandes subdivisions, ne constitue pas encore le fractionnement le plus normal. Il ne paraîtra naturel à personne, en effet, que le corps de bataille d’une masse de troupe quelconque, ne soit pas plus considérable que chacune des portions