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les forces armées.

partie affilée, le tranchant, et l’état en dehors du combat comme la partie renforcée, le dos de la lame, et le tout, par conséquent, comme une seule et même arme, composée d’un bloc de métal forgé dont les éléments constitutifs se pénètrent si intimement l’un l’autre, qu’il est impossible d’y distinguer où finit le fer et où commence l’acier.

De nos jours cette manière d’être de l’armée en dehors du combat est déterminée d’avance, au point de vue général, par les règlements organiques et de service qui servent de base à l’instruction des troupes pendant la paix. Il n’y a donc désormais qu’à en modifier plus ou moins l’application au courant de la guerre, en raison des dispositions tactiques et stratégiques qu’imposent momentanément les circonstances. Les troupes peuvent se trouver dans trois situations différentes en dehors du combat : en cantonnements, en marche ou campées. Ces trois situations procèdent tantôt de la tactique et tantôt de la stratégie ; les deux formes y ont de nombreux points de contact, semblent souvent s’y confondre, et s’y confondent réellement souvent, de sorte que maintes dispositions y peuvent être considérées tout à la fois comme tactiques et comme stratégiques.

Nous nous réservons d’entrer plus tard dans le détail de chacun de ces trois états de l’existence des troupes en dehors du combat, et de rechercher alors les buts spéciaux qui s’y rattachent. Pour le moment nous n’envisageons la question que d’une façon beaucoup plus abstraite et au point de vue unique de la disposition stratégique générale des troupes, disposition dans laquelle, d’ailleurs, les cantonnements, les marches et les camps reçoivent l’application la plus large et la plus élevée.

Dans le sens abstrait de l’expression, c’est-à-dire