Page:Clausewitz - Théorie de la grande guerre, I.djvu/360

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
349
chap. xiv. — de l’alimentation des troupes.

colonnes sur des routes placées à suffisante proximité les unes des autres, n’est donc pas obligée, pour subvenir à sa subsistance, de s’étendre sur un espace de plus de 6 milles (42 kilomètres) de largeur.

Dans de semblables conditions, alors même que plusieurs colonnes doivent se succéder chacune à un jour d’intervalle dans les mêmes cantonnements, pourvu que cela ne se répète qu’une ou deux fois cela ne constitue pas encore une charge au-dessus des moyens de la population. Il suffit alors d’avertir les autorités municipales et d’exiger que sous leur responsabilité personnelle elles prennent les mesures nécessaires, pour que les 90 000 hommes dont nous venons de parler étant suivis le lendemain de 90 000 autres, ces derniers touchent aussi leurs rations. Or cela constitue déjà la masse considérable de 150 000 combattants.

Quant aux fourrages, il est encore plus facile de se les procurer immédiatement, par la raison qu’il n’y a pas, comme pour les vivres, à les faire tout d’abord cuire ou manutentionner. Chaque localité est naturellement toujours approvisionnée, d’une moisson à l’autre, des quantités de fourrages nécessaires à la consommation du bétail et des bêtes de somme qu’elle possède, de sorte que même si cet approvisionnement n’est pas considérable, il peut du moins suffire aux besoins momentanés des chevaux d’un détachement, surtout si l’on a soin d’en exiger la livraison non pas directement des habitants mais bien par l’entremise des autorités locales. Il va de soi d’ailleurs, que l’on doit prendre d’avance ses dispositions en raison de l’ordre de marche et de la nature des pays que l’on traverse, de manière à ne pas cantonner précisément la cavalerie dans des localités spécialement commerciales ou industrielles.

De ces observations sommaires il résulte qu’en res-