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Page:Clausewitz - Théorie de la grande guerre, I.djvu/366

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chap. xiv. — de l’alimentation des troupes.

répartie entre les communes d’abord, puis dans chaque commune entre les habitants qui la composent. Or on ne peut arriver à ce résultat qu’avec la coopération des autorités locales.

Ici la question de temps devient capitale. Plus le nombre d’heures dont on disposera sera grand, en effet, plus la généralité des habitants pourra participer aux livraisons, moins la contribution ainsi répartie leur sera lourde et plus le résultat obtenu sera complet. On peut d’ailleurs venir en aide à ce système, en ayant concurremment recours à des achats argent comptant.

Cette double manière de subvenir à la subsistance des troupes se rapproche beaucoup du mode d’approvisionnement en magasins que nous nous réservons de décrire en dernier lieu. On peut toujours facilement procéder ainsi en cas de rassemblement en pays national ou ami, et fréquemment aussi dans les marches rétrogrades.

Par contre, dans tous les mouvements en avant sur un pays dont on n’est pas encore en possession, on n’a que rarement le loisir de prendre les dispositions nécessaires à ce mode de subsistance, parce qu’on ne dispose généralement alors que de la seule journée à laquelle l’avant-garde marche habituellement en avant du gros de l’armée. C’est précisément l’avant-garde, en effet, qui sur son passage fait connaître aux autorités locales quelles sont les contributions qu’elles auront à fournir le jour suivant, et les quantités de rations et de portions que l’armée devra trouver réunies, par leurs soins, dans telles et telles localités. Or, comme en 24 heures on ne peut songer à faire arriver ces approvisionnements dans les endroits indiqués qu’en les tirant d’un cercle de deux milles (15 kilomètres) de rayon tout au plus, il en résulte que lorsqu’il s’agit d’armées con-