Aller au contenu

Page:Clausewitz - Théorie de la grande guerre, I.djvu/395

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
384
les forces armées.

ces artères, et la valeur de tous ces éléments divers est d’une importance capitale pour l’armée.

Les lignes de communications ne doivent donc jamais cesser complètement de fonctionner, ni dépasser une certaine étendue ou présenter de trop grandes difficultés sur leur parcours. La dépense de temps et de force étant toujours, en effet, en raison de la longueur des communications et des obstacles qu’elles rencontrent, l’armée ressentirait aussitôt le contre-coup de cette augmentation de déperdition.

Dans leur seconde signification, c’est-à-dire en tant que lignes de retraite, ces routes constituent dans le sens propre du mot les derrières stratégiques de l’armée.

Mais qu’on les considère comme lignes de retraite ou comme lignes de communications, leur valeur dépend tout à la fois de leur étendue, de leur nombre, de leur direction générale aussi bien que de la direction particulière qu’elles prennent dans le voisinage de l’armée, des conditions qu’elles présentent à la locomotion, de l’action que les habitants selon qu’ils sont bien ou mal disposés peuvent exercer sur elles, et enfin de la manière dont, sur leur parcours, elles sont abritées par les forteresses voisines et par les obstacles du terrain.

D’ailleurs, des nombreuses routes qui relient parfois les derrières d’une armée aux sources d’où elle tire ses forces de renouvellement et sa vie, toutes n’appartiennent pas, par ce seul fait, au système même de ses communications. Certaines de ces routes peuvent, il est vrai, à l’occasion et selon les circonstances, devenir de puissants auxiliaires de ce système, mais en somme l’armée n’est en droit de considérer comme ses lignes de communications proprement dites que celles d’entre elles sur lesquelles elle a pris des dispositions spéciales ad hoc et réparti ses étapes et leurs commandants, ses garnisons, sa gendarmerie, ses dé-