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Page:Clausewitz - Théorie de la grande guerre, II.djvu/34

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la défensive.

avec le but le plus positif, la seconde le mode d’action le plus fort avec le but le plus négatif.

Nous croyons donc qu’il existe en principe un certain équilibre entre les deux formes de l’emploi des forces à la guerre, et comme d’ailleurs la défense, bien que fréquemment obligée à l’action divergente, n’y est pourtant pas exclusivement astreinte, et peut aussi parfois, en raison de ce qu’elle ne doit pas sans cesse et partout rester absolue, faire usage de la forme convergente, on n’est vraiment pas en droit de s’autoriser de ce que cette dernière forme est plus habituellement celle de l’attaque, pour accorder à celle-ci une prépondérance incontestable sur la défense.

Les avantages qui résultent de la possession des lignes intérieures croissent naturellement en raison de la plus grande étendue de ces lignes. Ces avantages sont donc plus grands dans la stratégie que dans la tactique. Il va de soi, en effet, que dans l’action divergente le temps que l’on est en mesure de gagner par des manœuvres de plusieurs jours de durée sur des lignes intérieures de 20 à 30 milles (150 à 220 kilomètres), est bien supérieur à la faible avance que l’on peut prendre sur l’ennemi lorsque ces lignes ne dépassent pas quelques milliers de mètres d’étendue. On peut objecter à cela, il est vrai, qu’une armée présentant plus de résistance qu’un bataillon, les opérations de la stratégie exigent par cela seul plus de temps que celles de la tactique ; mais cette exigence a aussi ses limites, et ne s’étend pas généralement au delà de la durée d’une bataille et des vingt-quatre ou quarante-huit heures pendant lesquelles il est toujours possible d’en retarder le commencement sans en compromettre le résultat.

Il faut considérer, en outre, que dans la tactique, dans le combat, les opérations de chacun des adver-