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CHAPITRE II.

guerre absolue et guerre réelle.


Le plan de guerre embrasse la guerre dans son entier ; il en fait une action unique et détermine le but final auquel tous les buts particuliers doivent concourir. — On ne commence ou, du moins, on ne devrait commencer aucune guerre sans s’être préalablement demandé quel but elle doit atteindre pour répondre aux fins qui la font entreprendre. C’est cette pensée fondamentale qui indique les directions à suivre, les moyens à employer et les efforts à produire ; elle manifeste son influence jusque dans les moindres subdivisions de l’action.

Nous avons reconnu que le renversement de l’adversaire constitue le but naturel de la guerre, et que par suite, pour s’en tenir rigoureusement au concept philosophique, tant que l’un des deux adversaires n’est pas réduit à l’impuissance l’action militaire devrait de part et d’autre se poursuivre sans repos ni trêve. Mais, dans le chapitre 16 du livre de la stratégie, nous avons fait voir que, dans son application par l’homme et en raison des moyens par lesquels celui-ci le met en action, le principe d’hostilité se trouve fréquemment suspendu ou modéré.

iii. 8