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Page:Cleland - La Fille de joie (éd. 1786).djvu/115

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ſement vivre avec moi ſans trouble, me quitta l’après-dîner pour aller concerter, avec un Avocat de ſa connoiſſance, des moyens d’empêcher Madame Brown, de nous inquiéter. Sur le récit qu’il lui fit de la maniere dont elle m’avoit ſéduite, le Juriſconſulte trouva que loin de chercher à s’accommoder, il falloit en exiger ſatisfaction. La choſe ainſi arrêtée, ils ſe tranſporterent chez cette mere Abbeſſe. Les filles de la maiſon, qui connoiſſoient Charles, & croyoient qu’il leur amenoit quelqu’un à plumer, le reçurent avec toutes les démonſtrations de civilité requiſes en pareil cas ; mais elles changerent bientôt de ton, lorſque l’Avocat, prenant un air auſtere, déclara qu’il vouloit parler à la vieille, avec laquelle il diſoit avoir une affaire à régler.

Suivant ſa requête, Madame parut, & les Demoiſelles ſe retirerent. Auſſitôt l’homme de loi lui demanda ſi elle n’avoit pas connu, ou, pour mieux dire,