dans une condition à pouvoir répondre à ſes vues, elle me félicita ſur mon heureux rétabliſſement en ces termes. “ Graces à Dieu, Mademoiſelle Fanny, votre ſanté n’eſt pas mauvaiſe à préſent : vous êtes la maîtreſſe de reſter chez moi tant qu’il vous plaira : vous ſavez que je ne vous ai rien demandé depuis long-tems ; mais franchement, j’ai une dette à laquelle il faut que je ſatisfaſſe ſans différer ”. Et après ce bref exorde, elle me préſenta un arrêté de compte pour logement, nourriture, apothicaire, &c. ſomme totale, vingt-trois liv. ſterling & ſix ſous ; ce que la perfide, qui connoiſſoit le fond de ma bourſe, ſavoit bien que je ne pouvois pas payer : en même-tems elle me demanda quels arrangemens je voulois prendre ? Je lui répondis fondant en larmes, que j’allois vendre le peu de hardes que j’avois, & que ſi je ne pouvois pas faire toute la ſomme, j’eſpérois qu’elle auroit la bonté de me donner du tems. Mais mon mal-
Page:Cleland - La Fille de joie (éd. 1786).djvu/125
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 79 )
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/c/c3/Cleland_-_La_Fille_de_joie_%28%C3%A9d._1786%29.djvu/page125-1024px-Cleland_-_La_Fille_de_joie_%28%C3%A9d._1786%29.djvu.jpg)