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Page:Cleland - La Fille de joie (éd. 1786).djvu/160

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qu’il ne découvrit le mauvais état actuel des choſes. Heureuſement, j’en fus quitte pour prétexter une groſſe migraine. La bonne dupe donna dans le panneau, & réfrénant, malgré lui, ſes deſirs, il ſortit en me recommandant de me tranquilliſer.

Vers le ſoir, j’eus ſoin de me procurer un bain chaud, compoſé de fines herbes aromatiques, dans lequel je me lavai, & m’égayai ſi bien, que j’en ſortis voluptueuſement rafraîchie de corps & d’eſprit. Je me couchai d’abord & m’endormis juſqu’au lendemain, quoique très-en peine du dégât que la furieuſe alumelle de mon cher Will pouvoit avoir cauſé à ma gaîne délicate. Je m’éveillai avec cette inquiétude, & mon premier ſoin fut un examen ſérieux de la partie offenſée. Mais quelle fut ma joie ! lorſque j’eus reconnu que ni le duvet, ni les lèvres, ni l’intérieur même de cette tendre fente, n’offroient aucun veſtige des