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Page:Cleland - La Fille de joie (éd. 1786).djvu/192

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me, je tombai dans une foibleſſe, qui doit avoir duré fort long-tems ; car je ne revins à moi que par une douleur aiguë, qui ranima mes eſprits vitaux ; & ne m’éveillai que pour me voir, non-ſeulement entre les bras de l’objet de mes craintes ; mais tellement priſe, que plus de la moitié de ſa machine m’étoit déjà entrée dans le corps ; ſi bien que je n’eus ni la force de me dégager, ni le courage de crier au ſecours. Il acheva donc de triompher de ma virginité, ce qu’il reconnut par le ſang qui ſortit de ma machine lorſqu’il en retira ſon priape, & par la difficulté que l’entrée lui avoit fait éprouver. Immobile, ſans parler, couverte de mon ſang, que mon ſéducteur venoit de faire couler de ma bleſſure, & prête à m’évanouir de nouveau par l’idée de ce qui venoit de m’arriver, le jeune Seigneur, voyant l’état pitoyable où il m’avoit réduite, ſe jetta à mes genoux, les