Page:Cleland - La Fille de joie (éd. 1786).djvu/20

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vent plus funeſte, qu’avantageuſe à l’un & à l’autre ſexe.

J’étois enchantée des merveilles qu’Eſther Davis me contoit de Londres : il me tardoit d’y être, pour voir les Lions de la Tour, le Roi, la Famille Royale, les Mauſolées de Weſtminſter, la Comédie, l’Opéra, enfin, toutes les jolies choſes dont elle piquoit ma curioſité par ſes agréables récits.

Mais ſes hiſtoires les plus intéreſſantes étoient, „ que nombre de pauvres campagnardes avoient trouvé moyen, par leur bonne conduite, de s’enrichir elles & les leurs ; que bien des filles vertueuſes avoient épouſé leurs maîtres, qui leur faiſoient aujourd’hui rouler caroſſe ; qu’on en connoiſſoit même quelques-unes qui étoient devenues Ducheſſes ; que le bonheur faiſoit tout, & que nous y pouvions prétendre auſſi-bien que les autres ”. Encouragée par