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Page:Cleland - La Fille de joie (éd. 1786).djvu/205

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„ le lit. Là je me livrai de nouveau à mes vieilles & inſipides coutumes ; la force de mon tempérament m’excitant, je cherchai par-tout des ſecours que je ne pouvois trouver ; j’aurois déchiré mes doigts de rage, de ce qu’ils repréſentoient ſi mal l’objet de mes vœux, juſqu’à ce que, aſſoupie par mes agitations, je m’endormis légerement pour jouir d’un rêve qui, ſans doute, doit m’avoir fait prendre les ſituations les plus ſéduiſantes.

„ A mon réveil je trouvai avec ſurpriſe ma main dans celle d’un jeune homme, qui ſe tenoit à genoux devant mon lit, & qui me demandoit pardon de ſa hardieſſe. Il me dit qu’il étoit le fils de la Dame qui occupoit la chambre ; qu’il étoit monté, ſans avoir été apperçu par la ſervante ; & que m’ayant trouvée endormie, ſa premiere réſolution avoit été de retourner ſur ſes pas ; mais qu’il avoit été retenu par un pouvoir irréſiſtible.