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Page:Cleland - La Fille de joie (éd. 1786).djvu/209

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gnés, il ſe leva & collant ſa bouche ſur mes levres brûlantes, il me remplit d’un feu ſi vif, que je tombai doucement à la renverſe & lui ſur moi. Les momens étoient trop précieux pour les perdre en vaines ſimagrées. Mon jeune garçon procéda d’abord à l’affaire principale ; pendant qu’étendue ſur mon lit, je deſirois l’inſtant de l’attaque avec une ardeur peu commune à mon âge. Il leva mes juppes & ma chemiſe ; mes cuiſſes s’étant ſéparées comme d’elles-mêmes, lui offrirent le braſier le plus ardent de l’amour. Cependant mes deſirs augmentant à meſure que je voyois les obſtacles s’évanouïr, je n’écoutai ni pudeur ni modeſtie, & chaſſant au loin la timide innocence, je ne reſpirai plus que les feux de la jouiſſance, une rougeur vive coloroit mon viſage, mais inſenſible à la honte, je ne connoiſſois que l’impatience de voir combler mes deſirs.