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Page:Cleland - La Fille de joie (éd. 1786).djvu/220

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aimable antagoniſte, qui la reçut en véritable héroïne. Il eſt vrai que jamais fille n’eût comme elle une conſtitution plus heureuſe pour l’amour, & une vérité plus grande dans l’expreſſion des ſenſations voluptueuſes. Nous remarquâmes alors le feu du plaiſir briller dans ſes yeux, ſur-tout lorſqu’elle introduiſit l’inſtrument de ſon bonheur dans la place qui lui convenoit ; enfin le fier aiguillon atteignant le vif, les irritations redoublerent avec tant d’efferveſcence, qu’elle perdit toute autre connoiſſance que celle du chatouillement qu’elle éprouvoit. Alors la partie endommagée fut agitée d’une fureur ſi étrange, qu’elle remuoit avec une violence extraordinaire, entremêlant des ſoupirs enflammés à la cadence de ſes mouvemens & aux baiſers voluptueux qu’elle donnoit à ſon amant, qui les lui rendoit avec profuſion, s’efforçant l’un & l’autre d’arriver au période délectable. Louiſe tremblante & hors d’haleine, nous annonça ce mo-