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Page:Cleland - La Fille de joie (éd. 1786).djvu/242

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pagnie ſe ſépara à une heure après minuit & deſcendit deux à deux. Madame Cole avoit fait préparer pour mon galant & pour moi, un lit de campagne, où nous paſſames la nuit dans des plaiſirs répétés de mille manieres différentes. Le matin, après que mon cavalier fut parti, je me levai, & comme je m’habillois, je trouvai, dans une de mes poches, une bonne bourſe de guinées, que j’étois occupée à compter, quand Madame Cole entra. Je lui fis part de cette aubaine, & lui offris de la partager entre nous ; mais elle me preſſa de garder le tout, m’aſſurant que ce Seigneur l’avoit payée fort généreuſement. Après quoi elle me rappella les ſcenes de la veille, & me fit connoître qu’elle avoit tout vu, par une cloiſon faite exprès, qu’elle me montra.

A peine Madame Cole eut-elle fini, que la troupe folâtre de filles entra, & renouvella ſes careſſes à mon égard ; j’ob-