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Page:Cleland - La Fille de joie (éd. 1786).djvu/266

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qui acquieſça volontiers à cette propoſition, puiſqu’elle lui procuroit plus d’aiſance & de liberté ſur moi.

Me laiſſant alors à moi-même pour goûter un repos dont j’avois beſoin, Mr. Norbert ſortit de la maiſon ſans être apperçu. Après que je me fus éveillée, Madame Cole vint me louer de ma bonne maniere d’agir, & refuſa généreuſement la part que je lui offris de mes trois cens guinées, qui jointes à ce que j’avois déja épargné, ne laiſſoient pas que de me faire une petite fortune honnête.

J’étois donc de nouveau ſur le ton d’une fille entretenue, & j’allois ponctuellement voir Mr. Norbert dans ſa chambre, toutes les fois qu’il me le faiſoit dire par ſon laquais, que nous eûmes toujours ſoin de prévenir à la porte, pour qu’il ne vît jamais ce qui pouvoit ſe paſſer dans l’intérieur de la maiſon.

Si j’oſe juger de ma propre expérien-