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Page:Cleland - La Fille de joie (éd. 1786).djvu/268

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Mr. Norbert ſe trouvoit dans ce cas malheureux ; car quoiqu’il cherchât tous les moyens de réuſſir, il ne pouvoit cependant parvenir à ſon but, ſans avoir épuiſé toutes les préparations néceſſaires, qui m’étoient auſſi déſagréables qu’enflammatoires. Quelquefois il me plaçoit ſur un tapis près du feu, où il me contemploit des heures entieres, & me faiſoit tenir toutes les poſtures imaginables. D’autres fois même ſes attouchemens étoient ſi laſcifs & ſi luxurieux, que leurs titillations me rempliſſoient ſouvent d’une rage, qu’il ne pouvoit jamais calmer ; car, quand même ſa pauvre machine avoit atteint une certaine érection, elle s’anéantiſſoit d’abord par une effuſion avortive, qui ne faiſoit qu’accroître mon tourment ; ou qui, lorſque par bonheur, elle s’étoit gliſſée dans ma fente, ne répandoit que quelques tiédes goutes d’une liqueur inſuffiſante pour éteindre la flamme qui me dévoroit.

Un ſoir (je ne puis m’empêcher de le