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Page:Cleland - La Fille de joie (éd. 1786).djvu/273

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La ſœur de Mr. Norbert, pour laquelle il avoit une grande affection, le pria de l’accompagner à Bath, où elle comptoit paſſer quelque tems pour ſa ſanté. Il ne put refuſer cette faveur, & prit congé de moi, le cœur fort gros de me quitter, en me donnant une bourſe conſidérable, quoiqu’il crût ne reſter que huit jours hors de Ville. Mais le bon homme me quitta pour jamais, & fit un voyage dont perſonne ne revient. Ayant fait une débauche de vin avec quelques-uns de ſes amis, il but ſi copieuſement qu’il en mourut au bout de quatre jours. J’éprouvai donc de nouveau les révolutions qui ſont attachées à la condition de fille de joie ; & je retournai, en quelque maniere, dans le ſein de la communauté de Madame Cole.

Je reſtai vacante quelque tems, & me contentai d’être la confidente de ma chere Henriette, qui me contoit les plaiſirs ſuivis qu’elle goûtoit avec ſon petit Ba-