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Page:Cleland - La Fille de joie (éd. 1786).djvu/279

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Je fus tellement émue à cet aſpect pitoyable, que je me répentois déja de mon entrepriſe, & que je me ſerois volontiers diſpenſée de faire le reſte : mais il me pria de continuer mon office, ce que je fis juſqu’à-ce que le voyant ſe frotter contre le banc, d’une maniere qui ne dénotoit aucune douleur ; curieuſe de ſavoir ce qui en étoit, je gliſſai doucement la main ſous une de ſes cuiſſes, & trouvai les choſes bien changées à mon grand étonnement ; cette machine que je croyois impalpable, ayant pris une conſiſtance ſi ſurprenante, que ſa tête auroit ſuffi ſeule pour remplir l’intérieur de ma coquille ; & lorſqu’en s’agitant de côté & d’autre, il l’eut fait paroître à mes yeux, j’en fus effrayée, car elle étoit courte, & d’une groſſeur qui répondoit à l’embonpoint du maître ; mais dès qu’il ſentit ma main, il me pria de continuer vivement ma correction, ſi je voulois qu’il atteignît le dernier période du plaiſir.