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Page:Cleland - La Fille de joie (éd. 1786).djvu/298

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Mon cavalier fut bientôt nud, à la chemiſe près, dont il me fit remarquer les mouvemens, cauſés par un inſtrument qu’elle cachoit, & qu’il me montra enſuite à découvert, auſſi droit qu’une pique. Il voulut ſur le champ m’en faire éprouver la force ; mais, plutôt preſſée du deſir de me baigner, je le priai de ſuſpendre l’affaire ; donnant ainſi à nos amis l’exemple d’une continence qu’ils étoient ſur le point de perdre, nous entrâmes main à main dans l’onde, dont la bénigne influence calma la chaleur de l’air, & me remplit d’une volupté amoureuſe.

Je m’occupai quelque tems à me laver, & à faire mille niches à mon compagnon ; laiſſant à Emilie le ſoin d’en agir avec le ſien à ſa diſcrétion. Mon drôle, peu content, à la fin, de me plonger dans l’eau juſqu’aux oreilles, & de me mettre en différentes poſtures, commença à jouer des doigts ſur ma gorge, ſur mes feſſes & ſur tous ces petits & cæ-