Page:Cleland - La Fille de joie (éd. 1786).djvu/35

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L’égrillarde ne fut pas plutôt à mon côté, qu’elle m’embraſſa d’une ardeur incroyable. Je trouvai ce manege auſſi nouveau que bizarre ; mais l’imputant à la ſeule amitié, je lui rendis, de la meilleure foi du monde, baiſers pour baiſers. Encouragée par ce petit ſuccès, elle promena ſes mains ſur les parties les plus ſecrettes de mon corps, & ſes attouchemens libres & laſcifs m’émurent & me ſurprirent davantage qu’ils ne me ſcandaliſerent.

Les éloges flatteurs dont elle aſſaiſonnoit ſes careſſes, contribuérent à me gagner : ne connoiſſant point le mal, je n’en craignis aucun ; d’autant plus qu’elle m’avoit démontré qu’elle étoit femme, en me faiſant patiner deux flaſques tétons qui lui pendoient ſur le bas-ventre, & dont le volume énorme étoit plus que ſuffiſant pour faire la diſtinction des deux ſexes, ſur-tout pour moi, qui n’en connoiſſois point d’autre.