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Page:Clemenceau-Demosthene-1926.djvu/101

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DÉMOSTHÈNE

il préparait aux défaillances de l’hellénisme civilisateur. « S’il m’arrivait quelque malheur, lui échappa-t-il de dire, c’est à Athènes qu’incomberait le sort de gouverner la Grèce. »

Quelle parole, malheureux, avez-vous prononcée sur l’aventure de votre vie ! Une lueur de raison vous invitant à faire un retour sur vous-même, la fragilité de votre suprématie vous émeut jusqu’à vous montrer la continuation d’un idéalisme confus dans cette indépendance de la pensée hellénique à la destruction de laquelle vous avez consacré tous les efforts de votre génie. Vous venez d’anéantir Thèbes, vous réserviez la mort, tout à l’heure, à l’homme qui est encore le représentant par excellence de l’Hellade, et, par un revirement de conscience dont le sens profond vous échappe, vous arrivez à en appeler de vous-même aux forces de libération contre lesquelles vous vous acharnez.

Ce retour de philosophie allait être de courte durée. Alexandre va se lancer sur la Perse et sur l’Inde, déployant, sans aucun profit pour qui- conque, d’incroyables ressources d’endurance et de courage, déparées par des excès de tout ordre qui s’achèveront parfois en de meurtrières tragédies. La Grèce laissera tout faire. Que dis-je ? Elle lui fournira des soldats, des colons emportant avec eux des activités d’hellénisme dont nous