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Page:Clemenceau-Demosthene-1926.djvu/68

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DÉMOSTHÈNE

donne lui-même, il n’y a pas de magicien pour le sauver. « Que fait Philippe ? » demeurait la question du jour à Athènes, tandis que Démosthène allait clamant : « Que faisons-nous ? »

Philippe se jette à l’improviste sur Olynthe qui demande du secours à Athènes. Des délibérations, des délibérations. Trois barangues enflammées de Démosthène. Les Olynthiennes. Trois ambassades se succèdent. Athènes, avec beaucoup de paroles, fait l’effort d’expédier quelques mercenaires. Les quatre mille soldats, finalement envoyés sous Charès, arrivèrent trop tard. Olynthe est brûlée, ses habitants vendus. Des Grecs, moyennant le don de quelques captives, apportèrent leur concours à la fête triomphale du Macédonien. Avec Olynthe, trente-deux cités grecques furent anéanties. Athènes avait laissé faire.

Il faudrait un long et inutile récit pour dire les phases de la décevante controverse entre Athènes et Philippe qui mit fin à la première guerre sacrée. L’ambassade à Philippe, dont Eschine et Démosthène faisaient partie, fut l’occasion, entre les deux orateurs, d’un débat aussi ardent que serré, où le Macédonien était d’avance en possession de tous les avantages, par la complicité des faiblesses du peuple athénien.

Cependant, selon la remarque de Curtius, « Philippe n’avait pas tout gagné, Athènes n’avait pas